Nous proposons aux enfants et aux parents de les rencontrer au local de l’association, lieu où se dérouleront les ateliers, lors d’un ou deux entretiens préliminaires. Au cours de ces entretiens menés par les deux animateurs du groupes, où nous nous adressons aussi bien au parent qu’à l’enfant, va s’exprimer la demande du parent, celle de l’enfant, s’inscrit le récit de la mort, se verbalisent les difficultés présentes, s’expriment les sentiments et le cheminement qui amène à l’atelier.
Il nous parait en effet important de connaître un enfant et de valider que le deuil est bien au centre des difficultés de l’enfant et de la famille. Il est aussi essentiel de discerner avant le début du groupe les éventuelles raisons qui pourraient empêcher un enfant d’y participer (fragilité, deuil trop récent, pathologies familiales…) et de tester sa motivation personnelle à venir participer à un tel groupe. Un atelier est un lieu de rencontres et de partage où l’enfant se confronte à son deuil mais aussi à celui des autres. L’enfant doit donc être partie prenante et conscient que le groupe ne sera pas qu’un lieu d’activités ludiques. Le groupe doit aider, soulager l’enfant et non alourdir son deuil. Nous proposons aux parents dont l’enfant serait en difficulté un soutien de quelques entretiens ou les orientons vers un suivi extérieur.
Regroupe parents, enfants et animateurs. Chacun se présente et il est demandé aux parents et aux enfants de faire un bref récit de ce qui les amène dans le groupe, puis les parents partent et entre animateurs et enfants nous établissons les règles du groupe.
Nous distribuons à chaque enfant une boite (style grande boite à chaussures) où celui-ci pourra déposer tout le long des ateliers ses réalisations, ses trésors tout en la décorant.
Ainsi, nous demandons aux enfants d’amener une photo de la personne décédée et un objet lui ayant appartenu que l’enfant a pu choisir ou qui lui a été donné par le mort ou à l’occasion de la mort.
A chaque atelier, un temps de détente sera consacré à un goûter.
Par le biais du dessin de famille ou de collages faits sur la boite, l’enfant pourra évoquer des souvenirs liés à la personne décédée. La photo et l’objet liés au mort trouvent alors toute leur place et leur signification.
Puis nous invitons les enfants à raconter comment ils ont vécu l’annonce de cette mort (QUI leur a parlé, ce qu’ils ont ressenti) ce qui donne lieu à nombres d’échanges entre les enfants.
Sur l’un l’enfant essaiera d’exprimer les sentiments ressentis le jour de la mort et sur l’autre ses sentiments actuels.
Nous essayons ensuite (sans jamais interpréter) d’évoquer ces changements (douloureux mais parfois positifs) et de trouver ensemble des moyens pour mieux supporter sa peine.
Nous revenons sur l’existence quotidienne que l’enfant doit vivre, accompagné de l’absence de la personne décédée.
Comment garder ce que cette personne nous a appris, nous a donné, comment vivre à coté des autres (son père ou sa mère désormais seul parent, ses frères et sœurs qui ne vivent pas le deuil comme eux) et que faire dans sa vie.
Par le biais de musiques (que chacun des enfants apporte et que nous écoutons ensemble) et d’un travail commun (rédaction d’un texte de chanson, d’une scène qu’ils joueront, d’une boite à idées…) les enfants se mettent ensemble (sans les animateurs) et élaborent une reconstruction de leur histoire.