catherine vivre son deuil picardieLa Fédération Européenne Vivre Son Deuil est présente dans toute la France à travers ses nombreuses antennes locales animées par des bénévoles formés à l’accompagnement du deuil.

Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir l’antenne établie en Picardie. Catherine Pernet, assistante sociale, athlète de haut niveau et bénévole à Vivre son deuil nous parle des missions de l’association.

Bonjour Catherine, pouvez-vous nous dire ce qui vous a amenée au bénévolat au sein de Vivre Son Deuil ?

Il y a bien longtemps, j’ai participé à la mise en place d’une association Jalmalv Somme. J’accompagnais alors des malades en ORL atteints de cancers très graves. Au fil du temps nous avons fait de mieux en mieux ou « moins pire » dans la prise en charge de ces patients et je me suis demandée alors ce que nous pouvions proposer à ceux qui restent. Avec un groupe de personnes issues pour beaucoup du DU deuil et endeuillés, créé et animé par le Dr De Broca à Amiens, nous avons eu envie de mettre en place une association pour accompagner les familles et les proches. C’est comme cela qu’en 1999 l’association Vivre Son Deuil Picardie naissait.

Quelles sont les missions et les actions de Vivre Son Deuil Picardie ?

Nous accompagnons des personnes endeuillées de tous âges lors d’entretiens individuels ou familiaux, de rencontres de groupe ou encore dans le cadre d’écoutes téléphoniques.
Nous avons deux groupes ouverts à la maison d’arrêt d’Amiens (quartiers des hommes et des femmes) et un groupe au local de l’association.
Nous répondons également à des demandes plus spécifiques en fonction des besoins de chacun.

Vos actions se destinent-t-elles à un public en particulier ?

Nous intervenons dans toutes les situations de deuil, quelques soient les conditions de celui-ci ou encore l’antériorité de ce deuil au regard de l’appel de la personne.

Quelles pratiques spécifiques avez-vous développées ?

De formation initiale je suis assistante sociale, j’ai une connaissance aiguisée du maillage institutionnel local. Nous avons ainsi développé un partenariat très probant avec les travailleurs sociaux de notre département (PMI, ASE…). Je travaille pour deux employeurs principaux et je forme des travailleurs sociaux dans un institut régional. A l’occasion des stages qu’ils organisent, des plaquettes de l’association sont distribuées de manière régulière. L’autre part de mon temps j’interviens dans tous les services publics de maintien à domicile de ma région.
Je suis également en lien avec toutes mes collègues assistantes sociales travaillant en entreprise. Nous avons mis en place un partenariat tant dans la formation que dans l’accompagnement des personnes qui nous appellent. Nous avons aussi un partenariat avec la direction du personnel du conseil départemental de la somme, l’HAD et le réseau de soins palliatifs.

Qu’en est t-il de la personne derrière la bénévole ?

catherine athlete deuilJe suis assez active, je passe une partie de mon temps à Amiens et l’autre dans le sud-ouest à Arcachon. Je bricole beaucoup, je crée des bijoux, je travaille différentes matières. J’écris également des livres pour enfants.
Côté sport, je fais de la marche athlétique. Je suis dans un club et participe à des compétitions. C’est un sport d’endurance, très technique. Je m’entraine dehors toute l’année car j’ai besoin d’être dehors.

Quelle place prend ce sport dans votre équilibre ?

C’est du travail, de l’énergie, de toutes petites victoires pour moi dans une ambiance chaleureuse avec des sportifs qui t’encouragent. Nous savons tous le cœur que nous y mettons. Cet été je porterai les couleurs de la France et ça c’est quelque chose ! Je fais de la compétition en salle l’hiver et sur piste dès fin mars. Je participe aux interclubs : c’est une compétition à l’esprit collectif qui permet de classer les clubs en France. Je participe aussi à toutes les compétitions jusqu’aux championnats de France.

Je marche sur du 3000, 5000 ou 10000 m, des distances assez variées, ce n’est pas simple, j’ai encore bien du mal à gérer  mon temps.
J’ai besoin du sport que je fais parce que je suis dehors, je dois beaucoup me concentrer sur la technique pour ne pas prendre de carton en compétition. Cela me permet aussi de rester assise ou plus calme quand il le faut.

Que vous apporte humainement votre engagement ?

Mon engagement m’apporte beaucoup. Je vois des personnes qui vont un peu mieux, certaines nous apportent maintenant leur aide. Nous avons fait il n’y a pas longtemps un repas merveilleux avec des couples dont nous avons accompagné l’un des membres. Et cela bien longtemps après leur participation à un groupe.


Pourquoi est-il important de se faire accompagner selon vous ? 

Il me semble que toutes les personnes n’ont pas besoin de se faire accompagner. Cela peut être parfois ponctuel, lors d’une date,  d’un autre décès moins proche qui ravive le précédent. L’accompagnement permet aux endeuillés de se sentir moins seuls, de rencontrer des personnes qui vivent la même chose, d’avoir un lieu où l’on peut tout dire, tout exprimer, pleurs, paroles, écoute.

« Osez, n’hésitez pas à nous contacter, ne restez pas seuls. »

Enfin pour finir qu’avez-vous envie de dire à une personne en deuil ? Un conseil, un mot en particulier ?

Les personnes qui nous sollicitent nous disent à quel point c’est difficile de faire la démarche d’appeler et de venir nous voir. Osez, n’hésitez pas à nous contacter, ne restez pas seuls.

Pour en savoir plus sur l’association VIVRE SON DEUIL – Picardie :

VIVRE SON DEUIL – Picardie
8 ter rue André Chénier – 80000 AMIENS
Tél : 03 22 42 31 64  Mail : vsdp@tzm.fr