Nous vous proposons aujourd’hui une rencontre avec un des bénévoles du réseau Vivre Son  Deuil Rhône-Alpes. Il s’agit de Christian DUBOIS, un homme passionné par les arts au parcours incroyable, découvrez plutôt…

Bonjour Christian, pouvez-vous nous dire quelles sont les missions et les actions de Vivre Son Deuil Rhône Alpes?

Vivre son deuil Rhone AlpesAu départ, l’association a été constituée pour être une plateforme d’informations ainsi qu’un réseau de soutien au deuil. Le deuil périnatal était un élément important de notre action de par la constitution du groupe des fondateurs. Comme c’était un domaine que je ne connaissais pas, je me suis attaché à l’écoute en individuel ou en groupe des endeuillés de tous types, pendant que je soutenais (mes compétences professionnelles étant là) les actions de formation que nous développions.

Christian Biot (L’autre Christian de l’association) avait mis en place une belle formation modulaire de 6 fois 2 jours , intitulée : « face aux morts et face au deuil » qui permettait de former des bénévoles ou permettait aux professionnels d’approfondir la thématique du deuil. Depuis sa disparition, la dernière édition s’est faite sans lui

Nous avons fait une formation pour les animateurs de groupe de parents touché par un deuil périnatal. Mais surtout nous venons de réaliser pour les Hospices Civiles de Lyon la neuvième formation intitulée ; « Accompagnement des parents touchés par un deuil périnatal ». D’autres hôpitaux dans la région nous ont sollicité pour la faire chez eux.

Avez-vous des projets ?

Justement nous allons donner cette formation encore une fois à Givors, à Bourg en Bresse. A la rentrée j’ai mis en place pour une société, une formation de deux jours pour des assistantes sociales : « Le deuil dans l’entreprise ».

Vos actions se destinent-t-elles à un public en particulier ?

Si nos actions de formations visent des publics ciblés, dans nos autres actions, nous intervenons dans toutes les situations de deuil, quelques soient les conditions de celui-ci ou encore l’antériorité de ce deuil au regard de l’appel de la personne.

Affichette Café deuil LyonL’exemple le plus significatif est la réalisation d’un café deuil. A notre initiative, nous avons réuni des associations qui s’occupent de deuil à Lyon et avons mis en place un café deuil, qui va en être à sa cinquième édition.

C’est formidable de voir se remplir un café, au centre de Lyon, par des endeuillés qui ne restent pas, sous notre impulsion, longtemps silencieux. Un grand groupe de parole en public dont les participants sont ravis d’y avoir participé (Le prochain aura lieu le 18 novembre).

Le public que nous accueillons au téléphone n’est pas spécifique. J’ai mis en place grâce à l’informatique une permanence téléphonique qui se déroule ainsi. A tour de rôle, nos bénévoles écoutants (nous sommes une petite dizaine) peuvent recevoir sur leur téléphone, généralement leur mobile, du lundi au vendredi de 9 à 19h les appels faits au numéro de l’association : le 04 78 600 565. Le reste du temps, le répondeur téléphonique de l’association accueille les autres appels. Après un premier accueil, les écoutants peuvent continuer l’aide téléphonique ou trouver des solutions plus adaptées au besoin de l’endeuillé (entretien, groupe de paroles spécifiques,…).

dépliant 13ème congrès vsd JEUNES EN DEUILNous avons un projet qui vise un public particulier. Le prochain congrès de Vivre Son Deuil aura pour thème, le deuil des jeunes. Celui des ados et des jeunes adultes, celui des « grandissants » comme les nomme David Le Breton. Nous sommes, à l’association très motivés pour réaliser ce congrès, et moi-même j’y mets une belle énergie. Cela me permet de rencontrer des professionnels passionnants qui rencontrent et aident des jeunes en deuil, des universitaires, des chercheurs. Actuellement je prépare la partie administrative mais aussi la partie visuelle. Comme dans mon dernier métier, je fais souvent les images, les illustrations.

>> Télécharger la brochure du 13ème congrès « Jeunes en deuil »

D’ailleurs, qu’en est t-il de la personne derrière le bénévole ?

Retraité après avoir été instituteur, décorateur de théâtre et de ballet, un peu comédien aussi, j’ai été deux décennies formateur pour adultes en solo d’abord puis en dirigeant une petite entreprise. Au secrétariat de l’association lyonnaise, j’y mets des compétences acquises dans chacune de mes étapes professionnelles.

VSD Rhone Alpes Christian Dubois 2Cette photo a été prise à Biarritz dans les studios de la compagnie de danse de Thierry Malandain un ami chorégraphe. Elle illustre le goût que j’ai pour tout ce qui est spectacle vivant, pour la décoration et la scénographie que j’ai pratiquées, pour les arts plastiques et pour la culture en général. Ici à Lyon, je suis aux anges entre les expos d’art contemporain, les musées, les spectacles de théâtre et de danse et les nombreuses conférences sur l’art.

Mais elle aurait aussi très bien pu être prise dans un stade de rugby, car élevé dans l’Ariège très vite j’ai joué avec un ballon ovale et je me détends et éprouve du plaisir à regarder 30 gaillards courir sur le pré.

Enfin, j’ai une dernière activité, j’accompagne avec Albatros des patients en fin de vie. Pour cette association j’ai mis en place des séries de conférences thématiques et des compléments de formation pour les bénévoles, je mets en forme, illustre et rédige une partie de son bulletin. Beaucoup de temps passé donc !

Pouvez-vous nous dire ce qui vous a amenée au bénévolat au sein de Vivre son Deuil ?

En 1996, j’ai suivi le Diplôme Universitaire « Le deuil chez les soignants et les accompagnants » que Michel Hanus avait mis en place à Paris VIII. J’étais bénévole accompagnant dans l’USP Claire Demeure, à Versailles depuis 5 ans, au moment des terribles années Sida. Comme il y avait beaucoup de bénévoles, nous avons eu l’idée de créer un groupe d’écoute deuil, qui aiderait les personnes ayant perdu un des leurs dans l’USP et le DU devait consolider mes connaissances et mes compétences d’animateur. Ces deux temps de formation (le deuil des adultes et le deuil des enfants) ont répondu complètement à mes attentes. En plus d’être informatif, cela a été un très grand enrichissement personnel.

Christian DuboisA la demande de Michel Hanus à la fin de la formation, j’ai accepté d’être écoutant. Ainsi, j’étais un des animateurs du groupe deuil à Versailles et je tenais le téléphone une fois par semaine rue Taylor. Vite, je n’ai plus été que bénévole à Paris donc à VSD, puis à VSD Ile de France. Rituellement toutes les mardis soirs je quittais Mantes la Jolie où je travaillais pour venir rue Taylor. En un peu plus de 10 ans, je suis arrivé seulement deux fois vraiment en retard à « mon poste de travail ». Malgré des embouteillages récurrents sur le périphérique, j’arrivai à l’heure et je pouvais évacuer le stress avant de décrocher le combiné.

Ce temps consacré aux autres, dans la concentration et l’écoute était une parenthèse dans ma vie sociale et professionnelle qui me rendait parfois heureux et souvent « zen ». Je participais avec beaucoup de motivation aux groupes de paroles qui m’apportaient beaucoup. En participant aux congrès de VSD je continuais avec plaisir à réfléchir, à apprendre, à rencontrer des personnes passionnantes. En 2002, en compagnie d’Isabelle Hanus, j’ai participé à l’animation de 2 groupes d’enfants en deuil. J’en garde toujours un très beau souvenir.

Dans la dizaine d’années où je suis resté à VSD IDF, j’ai été à de nombreuses reprises un tuteur, un tuteur que l’on me disait apprécié.

Pour continuer mon bénévolat, je pensais créer à Lyon, quand j’arriverai à la retraite en 2007, une antenne de Vivre son Deuil. Par chance il venait juste de s’en créer un. Avant de m’investir dans VSD Rhône Alpes, je voulais prendre du temps pour moi, faire une licence d’anthropologie. Au début d’un an seulement je rejoignais ceux qui avaient fondé en 2006 l’association Rhône Alpine et j’en devenais dans la foulée le secrétaire sous la présidence de Christian Biot.

Que vous apporte humainement votre engagement ?

Je m’aperçois qu’au travers, et en plus de mes anciens métiers, pédagogue, artiste, et formateur, j’ai toujours aimé aider les autres. Aider est gratifiant. D’abord parce que nous continuons de grandir, de prendre de l’épaisseur humaine, d’enrichir notre spiritualité, mais aussi de voir concrètement que nous aidons des personnes à aller mieux. Un retour suffisant et motivant pour continuer.

Pourquoi est-il important de se faire accompagner selon vous ? 

Si tout le monde n’a pas besoin d’être accompagné, nombreux sont ceux qui ont besoin dans les moments de deuil d’être écoutés attentivement sans préjugés, sans valeurs moralisantes. C’est une écoute de ce type qui aide foncièrement et réellement les endeuillés. Si la personne ne trouve pas dans son entourage une oreille attentive et que nous sommes là, au bout du fil, derrière l’écran de notre site, derrière le clavier pour répondre au courriel, et face à eux, pour eux, dans des entretiens, notre fonction est déjà en partie remplie.

Profitez de cette offre bienveillante qui ne peut que vous aider à aller mieux. – Christian DUBOIS bénévole à VSD RA

Enfin pour finir qu’avez-vous envie de dire à une personne en deuil ? Un conseil, un mot en particulier ?

Comme c’est difficile de faire la démarche de nous appeler ; nous le voyons au nombre d’appels téléphoniques qui ne laissent pas de messages sur notre répondeur, nous nous permettons de les rappeler avec délicatesse. Les entretiens que nous leur proposons sont souvent faits avec deux bénévoles… et à l’expérience on peut dire qu’à deux c’est mieux. Je dirai donc à une personne en deuil : Profitez de cette offre bienveillante qui ne peut que vous aider à aller mieux.

Vivre Son Deuil Rhône Alpes est installé au 91 rue Mazenod, dans le 3ème arrondissement de Lyon . Dans notre local nous pouvons écouter et recevoir les endeuillés, nous retrouver pour nos réunions de travail et aussi pour toutes les tâches administratives.

VIVRE SON DEUIL – Rhône Alpes
91 rue Mazenod – 69003 LYON
Tél : 04 78 60 05 65  Mail : vsdra@orange.fr
site : www.i-lyon.com/assos-153.html