Pour cette intervention, Martin JULIER-COSTES s’inspirera des principaux apports de son travail de doctorat (les jeunes face à la mort d’un ami) qu’il poursuit depuis 2014 en participant au programme national de Recherche Eternités Numériques (ENEID).

L’approche socio-anthropologique permettra de comprendre les réactions et les comportements des jeunes face à une situation potentiellement destructrice, mais toujours source de rassemblements et de redéfinition des liens entre les vivants mais aussi avec le défunt. Dans un premier temps, l’intervenant évoquera rapidement 1) les ritualisations funéraires instituées (la mise en bière, le rite funéraire officiel et la mise en terre) ; 2) les ritualisations funéraires instituantes (non officielles, parallèles) ; et enfin, 3) le vécu intime de la perte : comment un jeune « fait avec » la mort d’un proche ? Et quel(s) sens lui accorde-t-il ?

Ces trois dimensions introduiront le second temps consacré aux questions numériques et aux usages des médias sociaux en matière de deuil chez les jeunes. À travers des situations dans lesquelles les photos, les smartphones, les RSN (réseaux sociaux numériques) ou encore les plateformes comme Youtube et Dailymotion, revêtent des enjeux importants, l’intervenant soutiendra l’argument suivant : le numérique met en forme et rend visible ce que l’anthropologie énonce comme des réactions universelles des humains face à la mort : rassembler les vivants, garder des traces du mort, le localiser et maintenir une relation avec lui.

Extrait de l’intervention de Martin JULIER-COSTES (socio-anthropologue, chercheur, formateur pour travailleurs sociaux, membre fondateur de l’association Anthropoado (www.anthropoado.com)  Il a co-dirigé, avec C. Fawer Caputo, l’ouvrage collectif : « La mort à l’école. Annoncer, accueillir, accompagner », Editions De Boeck Supérieur (2015), et écrit l’article « Adolescence, deuil et numérique » dans la revue Prisme (HEP, 2015)) lors de la conférence de la FEVSD « Les jeunes en deuil ».